SAVOIR COMMENT TRAVAILLER  DANS UN CONTEXTE PLURICULTUREL

De plus en plus onéreuse, la prestation lointaine représente pourtant une solution pour faire face à la pénurie de compétences informatiques en France et dans les pays occidentaux. Mais attention, le partenaire doit être choisi avec soins.
Avec la hausse des salaires dans les pays d’implantation de centres de services offshore, il est de moins en moins intéressant économiquement de mener des projets en s’adossant à des équipes lointaines. Bien que toujours bien présent aujourd’hui, le différentiel de coût ne permet plus de compenser les dépenses engagées dans le pilotage et le suivi : des postes beaucoup plus importants comparé à ceux de l’onshore ou du nearshore. 

Pourtant, le déficit de compétences essuyé ces derniers mois en occident par la filière IT remet au goût du jour le recours aux services offshore. De plus en plus, les entreprises françaises ont recours à ce type d’acteurs pour pallier à une carence en ressources expérimentées pour certaines activités, y compris stratégiques – notamment la maintenance SAP. 

Une fois ce constat réalisé, force est de se rendre compte qu’une problématique n’a pas changé : la question du choix du prestataire. Comment bien choisir une société de services offshore pour éviter ensuite les mauvaises surprises ? Quels sont les principaux critères à avoir en tête lors de la sélection ? Mieux vaut ne pas se tromper. 

1) Capacité de réactivité 
L’un des premiers éléments de choix : la capacité de réactivité. “Un bon moyen de jauger cet aspect consiste à lancer un pré-appel d’offres, et d’observer la rapidité de réponse des sociétés. Est-il de quelques jours, de quelques semaines ou de plusieurs mois”, indique Nicolas Goldstein, fondateur du site Offshore-developpement.com. 

2) Présence d’un centre de pilotage en France 
Deuxième question à se poser : la société est-elle présente uniquement dans le pays cible, ou présente-t-elle un représentant commerciale en France, voire un centre de pilotage ? “Celles qui affichent un centre de pilotage français seront plus sures, mais leur offre sera aussi plus chère”, note Nicolas Goldstein. “Si vous avez une expérience du management offshore ou une culture des outils collaboratifs, vous pourrez cependant envisager de passer outre ce type de dispositif, et gérer les équipes lointaines en direct.” 

3) Un contrat signé en France 
Il est important que le contrat signé le soit sous le régime français. Dans le cas contraire, l’entreprise cliente pourra se retrouver en grandes difficultés si elle désire engager des poursuites lors d’un litige. Elle devra déposer sa plainte devant la justice du pays en question. 

“Si le prestataire n’est pas présent en France, une entreprise pivot comme la notre peut se charger de faire l’interface, et gérer l’ensemble des questions liés au pilotage de ce type de contrat, jusqu’aux problématiques juridiques”, commente Raja Munuswamy, président du cabinet Mindfra. “Dans beaucoup de cas également, il est plus intéressant financièrement que la facturation soit réalisée en France, pour éviter certaines taxes locales.” 

4) Niveau de compétences 
En vue de valider le sérieux et le niveau de compétences du prestataire, il est recommandé de se déplacer pour le rencontrer. “Naturellement ce n’est pas toujours possible. Mais cette démarche devient indispensable au-delà d’une certaine taille de projet”, insiste Nicolas Goldstein. “L’un des meilleurs moyens de juger un niveau d’expertise passe par la mise en concurrence de deux acteurs autour du développement d’une maquette ou d’un module pilote”. Une analyse du code développé permet ensuite de se rendre rapidement compte de la qualité du travail de l’acteur. 

“Il est effectivement fondamental de mesurer la capacité de compréhension des données techniques et fonctionnelles d’un dossier. La question des tarifs arrivent après”, confirme Raja Munuswamy. 

5) Niveau d’expérience 
“Demander des informations sur les processus de suivi de projets, de test et de livraison mis en oeuvre permet également d’évaluer le savoir-faire de la société”, note Raja Munuswamy. Dans le même sens, il est important de se renseigner sur les retours d’expérience de l’acteur. Sur ce point, la prudence est de mise. Tout comme beaucoup de prestataires franco-français, les SSII proposant des services offshore ont en effet tendance à mettre en avant de gros clients, sans pour autant préciser le périmètre des missions réalisées – qui peut être parfois mineur. Sur ce point, il peut être utile de contacter les entreprises citées pour leur demander plus de précisions. 

6) Le “feeling” 
Pour Nicolas Goldstein, le choix du pays est finalement peu important comparé à l’affinité que l’on pourra ressentir ou non avec un prestataire offshore lors des rencontres préalables. “Dans certains cas, la question du feeling peut néanmoins engendrer le choix du pays. Si la société cliente est composée de français d’origine marocaine, le choix d’une société basée au Maroc pourra se justifier pour des raisons de proximité culturelle”, souligne Nicolas Goldstein. 

Face à l’enjeux du choix d’une SSII à bas coûts, les grands donneurs d’ordres préfèrent souvent opter pour les plates-formes offshore des grandes sociétés de services qu’elles connaissent bien. La solution de la sécurité… “Pourtant, pour les grands projets, il peut être intéressant pour la DSI d’un grand groupe d’investir en Inde par exemple, en créant une filiale. D’ailleurs certaines le font déjà”, termineRaja Munuswamy chez Mindfra. “Cette stratégie permet d’assurer une maîtrise de bout en bout du processus, et réduit les risques de dérives.” 

Pour faciliter la recherche de prestataires offshore, Offshore-developpement.com vient de lancer un nouveau service, baptisé QuickSourcing. Il permet de lancer un appel d’offres auprès des acteurs répertoriés par le site en vue “de réaliser une pré-sélection et d’affiner un cahier des charges en le confrontant à la réalité”, explique Nicolas Goldstein